LE PÉRIL DIEU – Tristane Banon

La paix des sexes - Tristane Banon
Tristane Banon
LE PÉRIL DIEU
Éditeur : L’Observatoire – février 2023
Format : ebook (ePub)
EAN : 979-1032925409
Le titre de cet essai pourrait être jugé blasphématoire par les adeptes des trois religions monothéistes dont il est ici question.

En cet ouvrage, l’autrice utilise la langue française en des couleurs sémantiques très diversifiées qui oblitèrent parfois la compréhension de son discours et la Vérité qu’elle tente d’explorer.

Nullement blasphématoire, ce titre quelque peu provocateur, cherche sans doute à alerter nos consciences !…

Un grand-père musulman, une mère catholique et un père juif…tout prédestinait Tristane Banon à étudier le tronc commun de ces trois religions issues d’un processus d’humanisation « de type patriarcal » c’est à dire sexiste systémique.

Cet ouvrage qui se présente comme le prolongement de son dernier essai : « la paix des sexes » incite les femmes à réfléchir sur l’appropriation du concept « Dieu » par le genre masculin, l’homme s’étant ainsi attribué le pouvoir d’interpréter les écritures des trois religions précitées pour soumettre – à son propre dictat – les êtres humains de genre féminin.

Tristane Banon pointe surtout les exactions des « prêcheurs » extrémistes coupables de perpétrer leurs asservissements et/ou leurs crimes sur celles qui les ont enfantés.

En quelque sorte chaque femme porte encore aujourd’hui le voile de la soumission dans les religions islamique, catholique et/ou hébraïque : le voile intégral ou le voile symbolique selon l’obédience à laquelle la femme appartient.
Celles qui refusent de le porter sont congédiées, battues, éliminées tondues, excommuniés…

Mais, attention, cette œuvre ne remet pas en question les croyances de chacun puisque les aspects métaphysique et/ou spirituel de ces religions ne sont pas ici véritablement abordés.
Tristane Banon avoue d’ailleurs avoir – elle aussi – ses convictions surnaturelles qui relèvent de l’intime.

Ce traité se présente plus précisément sous la forme d’un abrégé de l’histoire de certaines religions monothéistes qu’il conviendrait de réactualiser en fonction de « l’éveil » des sociétés auxquelles elles appartiennent ou par lesquelles elles se trouvent reliées par l’intermédiaire des réseaux sociaux.

Cet essai constitue « une étude ouverte » non dogmatique.
L’autrice semble cependant vouloir rallier à sa cause ( à l’instar de Madame Elisabeth Badinter) certaines néo-féministes de gauche qui se refusent actuellement à dénoncer le port du voile dans l’hexagone et par voie de conséquence le sexisme islamique inacceptable et effroyable que subissent les femmes iraniennes.

CHACUNE – selon sa conscience – trouvera en cet ouvrage une raison d’être « FEMME » avec ou sans « voile ».

CHACUN – selon sa conscience – trouvera les raisons qui lui permettront de voiler la puissance féminine ou de la conforter.

Cependant – EN FRANCE – si aborder l’espace public coiffée du voile intégral (dissimulant le visage) s’avère parfaitement illégal.
La loi ne s’oppose pas au port du foulard.
Déconstruire une parcelle de cette loi pourrait conduire (par nécessité dogmatique) les hommes de confession musulmane à séquestrer leurs épouses ?!…
Les nuances transportent des vérités que Madame Tristane Banon semble parfois vouloir contourner par souci de laïcité et je veux bien comprendre son inquiétude.

Dans l’hexagone, l’Islam ne saurait imposer son dogmatisme religieux puisque nous sommes – précisément – sous le régime de la laïcité.
Cette liberté qui nous est offerte, ne doit pas s’effondrer et le contre pouvoir de la religion catholique adoptée par une majorité de citoyens  français pratiquants ou non, voire philosophiquement « agnostiques » demeure – à mon avis – le socle initial sur lequel s’est construit notre identité occidentale française, laïque et moderniste.
Au sein de cette société , il est vrai que tous les signes ostentatoires – sans exception – devraient être prohibés dans le cadre de l’espace public ce qui paraît – aujourd’hui – difficilement concevable voire irresponsable.

Béatrysse Dartstray