L’UN EST L’AUTRE – Élisabeth Badinter

L'un et l'autre - Élisabeth Badinter
Élisabeth Badinter
L’UN EST L’AUTRE
Éditeur : Odile Jacob – février 2002
Format : ebook (ePub)
EAN : 978-2738113641
3 out of 5 stars (3 / 5)
En cette étude, qui a nécessité une approche multidisciplinaire, Madame Élisabeth Badinter cherche à nous transmettre les données relevées par les spécialistes des sciences humaines observant (en occident) un bouleversement de nos valeurs sociétales à partir du début des années 1970 ?
Au contraire en d’autres parties du monde ces mêmes chercheurs ont par contre constaté une régression ; un retour aux traditions ancestrales reliées à des aspects géopolitiques et religieux.

Cette révolution sociétale occidentale tendrait d’ailleurs à s’intensifier aujourd’hui en 2023 dans l’hexagone alors qu’en Amérique du Nord, certains droits concernant l’accès à la SANTÉ des femmes sont remis en cause dans la plupart des états-« unis » ou « non » !…

Constatant cette régression chez nos alliés, « la loi Veil » concernant les droits des femmes devrait donc incessamment être inscrite dans la constitution française ?

Cependant, je me dois de revenir à l’ouvrage de Madame Badinter publié en 1986 qui me paraît être la continuité naturelle du précédent essai de la même autrice : « l’Amour en plus » et dont la pensée me semble quelque peu prémonitoire puisque le mouvement ME TOO (2007) ne fut statué qu’après la parution de « l’un est l’autre ».

Ces « révolutions » engendrées par les féministes modérées dont se revendique Élisabeth Badinter puis par certaines néo-féministes outrancières (portant l’homme en diffamation quelles que soient ses intentions) n’ont pas définitivement résolu l’EXISTENCE D’UNE PUISSANCE FÉMININE POURTANT ÉGALE À CELLE DE L’HOMME D’UN POINT DE VUE ONTOLOGIQUE bien que s’exprimant SUR UN MODE DIFFÉRENT, ce que les féministes ne s’accordent pas toutes à admettre.
Si, comme l’assure l’autrice de cet ouvrage, le mouvement féministe a permis pour les êtres de genre féminin à accéder (à partir de la fin du XXe siècle) à des pouvoirs très discrètement égalitaires en Europe à ceux des hommes, le dikta basé sur l’idéologie d’une hiérarchie entre les êtres humains (en défaveur des femmes) fait encore office de réalité dans la vie quotidienne de nos concitoyennes quoi qu’en dise Madame Badinter.
En cette année 2023 je pense – pour ma part- que le vocable « féministe » mériterait une REDÉFINITION compte tenu de la diversité des êtres humains de sexe féminin qui se revendiquent de ce mouvement mais qui portent en elles des conceptions non équivalentes.

Ainsi, selon Madame Élisabeth Badinter, depuis la fin du 18e siècle, la puissance des démocraties occidentales n’a cessé de combattre pour instituer l’égalité entre les êtres humains différemment genrés.
Ce nouveau contrat social déstabilise nos consciences induisant une angoisse existentielle chez chacun des deux sexes.

Il y a à peu près deux siècles, les identités spécifiques féminines et masculines paraissaient évidentes ne pouvant en aucun cas être remises en question.
Les femmes restaient à la maison pour s’occuper du foyer et des enfants, les hommes partaient vers d’autres horizons pour assurer la sécurité de la famille par l’obtention d’un salaire – en principe – partagé ?
La différentiation des sexes s’appuyait d’un point de vue culturel sur la distribution des tâches accordées aux un et aux autres, c’est-à-dire sur la notion de complémentarité.
Aujourd’hui, dans les milieux notables les plus aisés, les activités professionnelles, politiques, sociales, culturelles, maternelles et ménagères sont PRESQUE équitablement distribuées.
Cependant ce simulacre d’égalité au lieu d’harmoniser les relations entre les hommes et les femmes a occasionné des conflits et des rivalités entre les genres qui ne reconnaissant plus leur complémentarité culturelle première ont élaboré une autre approche qui les incite l’un et l’autre à se « réinventer’.

En cette année 2023, seule la différenciation sexuelle semble imposer – pour l’instant – sa réalité probante. La femme a la possibilité d’enfanter, l’homme est dépourvu de cette potentialité.
Porter la différence identitaire des êtres humains sur la négation de la puissance masculine pourrait occasionner dans un futur plus ou moins proche l’équation suivante : l’un EST l’autre = l’un SANS l’autre
puisque la génétique et la technologie permettront sans nul doute d’atteindre d’ici quelques décennies « la partition » de l’homme enceint ?!…ou celle de la couveuse artificielle faisant office de mère porteuse pour l’embryon fécondé en laboratoite.
Dans cette optique la dépendance obligée de l’homme et de la femme pour la procréation serait rompue et la survivance des sociétés se trouverait menacée.
Cependant selon Madame Badinter, il pourrait aussi advenir, demain, que (face au destin funèbre qui semble menacer les terriens au sein de leur propre identité et des menaces planétaires qui adviennent), des découvertes scientifiques parviennent à surgir afin d’offrir à l’être humain la possibilité d’une transformation plus radicale qui ferait du terrien un « HOMME NOUVEAU » capable d’habiter une planète en constante transformation.
Mais nous voici en pleine fiction !…
Toutefois ce dénouement pourrait survenir, il fait partie de l’improbable et non de l’inexorable.

Pour l’instant nous constatons – en 2023 – que l’être genré masculin souhaite reprendre ses prérogatives antérieures et soumettre sa « compagne » à une puissance que seules les religions lui ont donné le droit d’acquérir puisqu’en Amérique du Nord les femmes se sont vues – dans certains états – refusées des droits qu’elles pensaient avoir définitivement acquis.
La puissance féminine qui s’affirme incitera-t-elle les hommes qui se sentent menacés à opter pour une attitude régressive ?
Les néo-féministes poursuivront-elles leurs imprudentes diatribes envers les êtres humains de sexe opposé ?

Suite à la lecture de cet ouvrage, nous attendons tous et toutes l’improbable…. »L’HOMME MUTANT »capable de survivre à l’implacable réalité d’une transformation sociale et planétaire que nous ne pouvons pas occulter.

Béatrysse Dartstray