IA : GRAND REMPLACEMENT OU COMPLÉMENTARITÉ – Luc Ferry

IA : grand remplacement ou complémentarité - Luc Ferry
Luc Ferry
IA : GRAND REMPLACEMENT OU COMPLÉMENTARITÉ
Éditeur : Éditions de l’Observatoire – janvier 2025
EAN : 979-1032914779
L’intelligence artificielle va-t-elle se substituer à l’intelligence humaine c’est là – semble-t-il – l’inquiétude qui émerge de la réflexion de la plupart de nos concitoyens.

Par l’intermédiaire d’un questionnement qui devrait interpeler notre discernement Monsieur Luc Ferry va tenter de nous « éclairer » sur les domaines de l’IA et sur son étendue que certains chercheurs décrivent comme exponentielle et illimitée alors que d’autres penseurs opposent des raisons plus humanistes à son évolution « absolument » multidimensionnelle.

Pour rappel LUC FERRY, d’abord professeur agrégé de philosophie, se lance dans une carrière politique dans les années 1990, et devient ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche en mai 2002.
Il occupe ce poste jusqu’en 2004 dans les gouvernements I et II de Jean-Pierre Raffarin. Il est l’auteur de plusieurs traités philosophiques ainsi que de quelques ouvrages de vulgarisation.

En ce qui concerne le sujet qui nous préoccupe et qui a déterminé la rédaction de ce livre, personne ne peut remettre en cause les bouleversements engendrés par l’apparition des « IA » GÉNÉRATIVES pouvant être définies comme une catégorie d' »IA »capable de générer de nouveaux contenus et idées comme des conversations, des histoires, des vidéos, des images, de la musique et diverses créations qui – simultanément – nous déconcertent et nous éblouissent.
Les LLM – grands modèles de langage – sont des programmes de l’IA capables de générer du texte, voire des romans, des études, des traductions, certains LLM peuvent d’ailleurs aider les programmeurs à rédiger du code, à dialoguer à l’instar et avec des humains.
Ils sont pour l’instant utilisés surtout en entreprise afin d’améliorer les services grâce à des chatbots qui « dialoguent en langage naturel » avec les clients pour satisfaire ou orienter les demandes de ces derniers.

Selon Monsieur Luc Ferry nous tentons de nous rassurer face à cette nouvelle technologie car les diverses révolutions techno-industrielles qui ont émergé durant l’histoire du capitalisme moderne n’ont pas subordonné l’être humain dans son espace de liberté puisqu’au contraire ces découvertes ont déchargé l’homme de certaines tâches répétitives.
Cependant, l’histoire ne se répète pas de manière systématique.

D’après l’auteur de cet ouvrage PÉDAGOGIQUE mais fort documenté, l’IA a déjà devancé le « Sapiens » dans ses capacités à résoudre les problèmes les plus complexes avec une célérité qui dépasse notre entendement.
L’intelligence artificielle, dans la plupart des domaines d’activité ciblés prouve déjà sa supériorité face à nos capacités cognitives actuelles.
La prudence devrait donc nous obliger à la plus grande vigilance.

Mais pourquoi s’inquiéter puisque certains hommes politiques ne voyaient jusqu’à présent en ces IA génératives que des répétiteurs approximatifs de l’intelligence humaine, malheureusement, ces hommes pourtant « brillants » mais pour la plupart « d’esprit non scientifiques » n’avaient utilisé que les premières versions de ces nouveaux produits émis gracieusement sur le marché.
Actuellement les diverses « entreprises tech » propulsent sur abonnement des modèles extrêmement performants rivalisant avec les réseaux neurologiques de notre cerveau de Sapiens moderne actuel puisque – par exemple – chatGPT4 obtiendrait un quotient intellectuel de « 150 » aux tests d’intelligence proposés aux humains, le situant ainsi, selon Monsieur Luc Ferry, dans les 1% de la partie supérieure de la population humaine.
Si l’on se réfère à la fiabilité de ces tests psychométriques, nous pourrions peut-être difficilement valider ces résultats, cependant ils nous offrent toutefois une étude comparative intéressante sur les capacités d’adaptabilité des humains et de l’IA générative tous deux placés face à des épreuves diverses sollicitant des réponses adaptées en situation d’examen ?!…

Cependant ces « machines » aussi performantes soient-elles restent pour l’instant dépourvues de conscience de soi et d’émotions bien qu’elles soient capables – pour les plus performantes – de les imiter.
Elles restent par conséquent des « IA faibles ».
La plupart des chercheurs – en ce domaine – postulent, malgré tout, déjà pour « une IA forte » qui dépasserait l’être humain sur le versant purement intellectuel mais qui serait également dotée de conscience de soi de libre arbitre et d’émotions ?!…

L’IA forte, n’est aujourd’hui qu’une FICTION mais certains hommes de science et philosophes anglo-saxons élaborent déjà des théories matérialistes et computationnelles comparant l’ordinateur à notre cerveau en tenant compte de la réversibilité de cette assertion.
Selon eux, notre cerveau serait un système de traitement de l’information modulant un corps agissant.

Compte-tenu de ce raisonnement nous existerions en tant que machines biologiques déconnectées de la VIE qui nous anime.
Notre « encéphale » dépendant de notre corps biologique pour structurer l’espace-temps défini tel que nous le connaissons pourrait selon certains penseurs étudiant l’intelligence artificielle être dépassé par une IA virtuelle générative incarnée dans un robot. Ainsi dotée, la machine robotique, pour survivre – dans le monde que nous habitons – serait nécessairement condamnée à s’adapter à notre environnement.
Placés dans le monde réel, les robots seraient en mesure d’acquérir une conscience de soi, des émotions et un libre arbitre leur permettant de dépasser l’être humain dans tous les domaines d’activité qui le concernent ?!…

Monsieur Luc Ferry reste « à ce stade » PRUDENT et aussi très INQUIET.
Bien que l’intelligence forte ne demeure – à l’heure actuelle – qu’une UTOPIE de nombreux scientifiques espèrent dépasser les films de science-fiction et donner une vie artificielle à des machines dénuées « d’âme » et de sensibilité.

Nous sommes très éloignés de cet espace/temps dominé par des machines humanoïdes qui pourraient à long terme « collaborer » ou nous « remplacer ». Les aventuriers de l’intelligence artificielle reconnaissent bien volontiers cette réalité et puisque l’IA FORTE ne s’est pas encore imposée, ces scientifiques apprentis sorciers nous proposent une solution qui permettrait aux humains d’utiliser l’IA dans tous les secteurs qui nous préoccupent : « LA GRANDE COMPLÉMENTARITÉ évincerait ainsi « LE GRAND REMPLACEMENT » et l’intelligence artificielle pourrait devenir notre « amie ».

Cette hypothèse n’en est déjà plus une puisque des romans, des photos, des œuvres musicales ont été conçus avec l’assistance de l’IA.
Non seulement cette nouvelle technologie engrange des données que notre mémoire ne pourrait ni stocker ni restituer mais – grâce à l’apport des entrées qui lui ont été transmises, elle se montre capable d’une créativité artificielle à l’aide des milliards de milliards d’algorithmes conçus par les scientifiques (analystes- programmeurs).
Ainsi alimentée par l’homme, l’IA se montre susceptible de confronter de manière non linéaire des informations pour résoudre des énigmes et/ou « imaginer » sous la direction des humains des œuvres innovantes dont les artistes – « rompus au numérique » – pourraient s’inspirer.
Le cerveau biologique neuronal pourrait initier la machine numérique pour recevoir en retour une multitude d’informations susceptibles de promouvoir l’avènement de l’être humain dans un nouveau monde favorisant ses pouvoirs de créativité dans tous les domaines.

Mais l’IA générative (en situation d’imitation, d’extension de la créativité humaine et en matière d’innovation) pille nos données recueillies par l’intermédiaire des divers médias sans rémunérer leurs auteurs.
En France les doubleurs de voix commencent à s’inquiéter car si la machine ne constitue pas une réplique parfaite des caractéristiques vocales humaines, les agences publicitaires, les producteurs de films et autres professionnels de diffusion de l’information et/ou du divertissement n’hésitent pas à utiliser l’IA à moindre coût dans le but de faire fructifier leur propre sociétés pour des profits en partie volés aux véritables acteurs des activités concernées.
À mon avis « l’IA faible » ne pourra devenir notre « alliée » que dans la mesure où nous aurons su créer « les pare-feux », sociétaux, juridiques et éthiques pour paramétrer l’étendue de son développement qu’il s’avère indispensable d’évaluer et/ou d’imaginer pour bénéficier d’une technologie novatrice qui détruira ou SAUVERA notre humanité ?!…

Nous sommes tous responsables de notre devenir individuel et collectif .
Il s’agit donc de prendre conscience que l’IA faible nous remplace déjà en de nombreux domaines, elle ne peut devenir notre  » amie » que dans la mesure où nous prendrons conscience de son existence, de sa véracité et des pouvoirs que le Sapiens lui a déjà donnés.

Aucun domaine ne sera épargné par le tsunami provoqué par le surgissement de cette nouvelle révolution que représente l’IA générative : le monde éducatif, les métiers manuels, l’agro-alimentaire, la médecine, la chirurgie, la psychologie, la sociologie, l’écologie la politique (pour ne citer que quelques uns des secteurs d’activité qui nous concernent) seront placés sous la dépendance directe de l’IA générative et des scientifiques matérialistes qui la dirigent à moins que les philosophes et les théologiens se montrent dorénavant plus éloquents, altruistes et respectueux de la NATURE spirituelle de l’être humain pour juguler un épanchement numérique qui pourrait devenir chaotique.
Eux seuls, dis-je, de par leur érudition, peuvent commencer à ouvrir délicatement et PRÉVENTIVEMENT la boîte de Pandore que nous nous efforçons – en France – pour l’instant – d’enfouir au plus profond de notre préconscient.
Eux-seuls – dans un premier temps – auront la RESPONSABILITÉ de préserver LE SAPIENS ACTUEL d’un monde qui pourrait devenir ultérieurement robotique, intelligent mais complétement DÉVITALISÉ et DÉSHUMANISÉ.

Je vous invite donc – par nécessité – à lire l’œuvre de monsieur Luc Ferry – PHILOSOPHE AVANT-GARDISTE – qui tente de nous informer sur le nouveau monde qui advient puisqu’il nous sera de toute façon impossible de nous dérober à l’IA Générative qui s’est déjà installée à notre insu dans nos foyers et dans notre manière d’appréhender l’EXISTENCE.

Aborder cet ouvrage (d’une densité remarquable) en lecture diagonale peut permettre une approche salutaire quant à la compréhension du nouveau monde que les SCIENTIFIQUES analystes- programmeurs construisent sournoisement par l’intermédiaire de l’intelligence artificielle.
Les informations subsidiaires qui viennent étayer ce manuel sollicitent, par contre, de multiples relectures et une érudition que MONSIEUR LUC FERRY nous propose de partager.

Béatrysse Dartstray